La montagne Sainte-Victoire

La montagne Sainte-Victoire a connu ses moments de gloire nationales et internationales grâce au peintre français Paul Cézanne. À présent, elle est devenue l’une des destinations favorites des amoureux de l’escalade, de trail ou de vélos.

La muse de Cézanne

A quelques encablures à l’est de la jolie ville d’Aix-en-Provence, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la montagne Sainte-Victoire accueille des milliers de visiteurs chaque année. Ce massif calcaire s’étale de tout son long sur approximativement 20 km de longueur et 8 km de largeur.

Sur une surface d’environ 160 km2, celle que l’on connait aussi sous le nom de Mount Ventùri est à cheval entre les départements du Var et des Bouches-du-Rhône. Le point culminant de cette vaste étendue de roches sédimentaires s’élève à 1 011 m. Depuis le Pic des Mouches, les touristes peuvent ainsi profiter d’une vue imprenable sur l’ensemble du paysage. À travers près de 80 œuvres, Paul Cézanne a su immortaliser la beauté de Sainte-Victoire. D’ailleurs, cette montagne est célèbre à l’échelle mondiale par l’intermédiaire de ces peintures.

Si l’origine du nom Sainte-Victoire reste floue, les anecdotes locales s’accordent à dire que ce terme se réfère au triomphe des Romains lors d’une bataille épique. Sous le commandement du général Caius Marius, la troupe romaine aurait autrefois vaincu un peuple germanique dans les alentours. Cependant, certains scientifiques contestent farouchement cette version de l’histoire.

Une attraction aux facettes multiples

Avant tout, la montagne de Sainte-Victoire doit sa grande popularité à son relief accidenté. Concrètement, elle présente des pentes plutôt douces sur son versant nord. Ce dernier étant orné de tapis de verdure en divers endroits. En revanche, le côté sud arbore des falaises perchées à plusieurs mètres d’altitude. Idéal pour les activités des grimpeurs, des randonneurs, des alpinistes ou encore des parapentistes.

En plus des amateurs de sports, ce site attise également la curiosité des apprentis historiens. La montagne Sainte-Victoire héberge, en effet, divers vestiges du passé, notamment le Prieuré, l’oppidum d’Untinos, la Croix de Provence, la carrière de marbre ou la chapelle Saint-Ser. De toute évidence, plusieurs groupes se sont succédé dans les recoins de cette montagne. Parmi elles, les Celto-Ligures mais aussi des moines et des saints.

Actuellement, le Grand Site Sainte-Victoire, un syndicat départemental, gère le site, en mettant particulièrement en avant les atouts touristiques du massif et la préservation de son écosystème. En effet, la montagne Sainte-Victoire abrite près de 20 % de la flore de France. Une belle biodiversité devenue un enjeu. En outre, le massif est également l’habitat naturel de plusieurs espèces d’animaux, dont des mammifères, des insectes et des oiseaux comme l’Aigle de Bonelli.

De mars 2009 à mars 2010, 930 000 visiteurs ont parcouru les sentiers de Sainte-Victoire. D’après les données locales, le site aurait enregistré 1,5 million de touristes dans le courant de 2019. Dans ces conditions, les habitants environnants s’inquiètent de plus en plus des dommages que cette fréquentation grandissante pourrait causer. En particulier, concernant l’érosion des lieux les plus fragiles du site et la disparition de ses espèces protégées. La montagne Sainte-Victoire serait-elle victime de sa propre gloire ?